Landes | Nouvelle-Aquitaine

Le Violon de Tilh.

Le Violon de Tilh.

Le Violon de Tilh.

En 1891, le 24 février, naissait à Tilh le petit Fabien. Fils de Jean Labrousse, charpentier, et de Jeanne Can, ménagère, il sera surnommé Hector tout au long de sa vie.

Souvenir de captivité

En âge de combattre l’envahisseur allemand, il fut mobilisé pour rejoindre le « bataillon de Maubeuge ». Fait prisonnier lors du premier siège militaire organisé sur le sol français, par l'Empire allemand, durant la Première Guerre mondiale qui dura du 27 août au 8 septembre 1914. Hector fut emprisonné comme des millions d’autres.

camp.jpg

Dans son malheur, il restera mieux loti que d’autres en intégrant le camp de Friedrichsfeld. Camp, qui malgré l’extrême dureté des conditions d’enfermement, du travail forcé et des maladies affectant sa population sera considéré comme moins pire que beaucoup d’autres camps.

Avec ce qui leur tombe sous la main, des artisans habiles parviennent à fabriquer des instruments de musique. Hector est l’un d’entre eux et arrive à fabriquer un violon à l’aide de son couteau. Hospitalisé pendant sa détention, il confie à son copain breton son violon et son livret militaire. A son retour, son copain avait été transféré, ne sachant rien d’Hector, il prit avec lui le livret et le violon. Les années passèrent, la France, ses enfants et les prisonniers furent libérés. Après avoir réchauffer les cœurs meurtris de son public et un long voyage de 107 ans, le violon a fini par se retrouver à la mairie de naissance de son créateur dans un formidable concours de circonstances comme seule la vie en a le secret, aidé par Monsieur Jean Darraspen.

En effet, en 2022, Mr Vial, petit neveu et héritier du copain d’Hector parti de Nantes, frappait à la porte de la mairie accueilli comme il se doit par Mme Le Maire pour déposer le violon dans sa dernière demeure.

Hector est rentré à Tilh en 1919 où il a épousé Marie. Il a repris son activité de charpentier et sa femme a ouvert un des bistrots de Tilh où pour la petite anecdote, un médecin et un dentiste y tenaient une consultation hebdomadaire.

Aujourd’hui exposé dans le hall d’entrée, il est visible de tous. Puisse-t-il nous rappeler, que malgré la souffrance absolue engendrée par la guerre, des hommes et des femmes ont su rester forts et dignes dans l’épreuve.

photo violon.V1.jpg

A la mémoire de tous les enfants de Tilh n’ayant jamais eu la chance de rentrer chez eux.